Le para-karatéka Nohan Dudon récompensé d'un "Trophée du Sport Varois" à Vins-sur-Caramy
Ce jeudi 16 mars 2023, la salle polyvalente L'Oustaou Dei Vincen de Vins-sur-Caramy a été le théâtre d'une remise d'un "Trophée du Sport Varois - Champions" pour Nohan Dudon, licencié au Karaté Club "Spirit Bushido".
Malvoyant à la suite du syndrome de Lyell, le jeune homme de 21 ans spécialiste de Kata a été mis à l'honneur pour ses résultats internationaux (vice-champion du monde 2021 à Dubaï, 3ème aux championnats d'Europe 2022 en Turquie) dans sa catégorie, alors qu'il représentera la France aux prochains "Europe" prévus fin mars à Guadalajara.
Cette cérémonie s'est faite en présence notamment de ses poches, de son ami Jordan Fonteney (para-karatéka également reconnu au niveau international), de son entraîneur David Rossi, de la présidente du CDOS 83 Lucienne Roques ou encore du Maire de Vins-sur-Caramy, Jean-Luc Bonnet, qui a salué « la force mentale de Nohan » mais aussi le « très beau travail depuis une vingtaine d'années » du coach Rossi, mettant ainsi la lumière sur toute l'association, présidée par le père de Nohan.
Face à un Nohan ému et reconnaissant pour cette valorisation, son entraîneur de toujours a tenu à faire part de sa « grande fierté et belle satisfaction de penser que dans un si petit village de Provence, un jeune homme puisse aller aussi loin », associant la Mairie et l'UNSS dans la réussite sportive du karatéka.
Nohan Dudon : « Un rêve d'enfant »
Nohan, quel est ton rapport avec le karaté ?
J'ai commencé le karaté à 4 ans, lorsque je suis arrivé à Vins-sur-Caramy. Aujourd'hui, j'en ai 21. Cela fait donc 17 ans que je pratique ce sport, toujours dans le même club et avec le même entraîneur, David. J'y suis allé étape par étape jusqu'à être sélectionné en équipe de France dès mes 16 ans. D'abord pour des stages, puis j'ai commencé les compétitions internationales il y a deux ans. J'ai fait 2ème aux "Mondiaux" 2021 puis 3ème aux "Europe" 2022 et je vais faire ma 3ème compétition internationale en Espagne du 22 au 26 mars. Y arriver, c'est un rêve d'enfant.
Comment te sens-tu avant une compétition ?
Etant très perfectionniste, la peur de l'échec peut être tétanisante. Alors avant de combattre, j'essaie de ne pas trop penser à la compétition et d'y aller le plus décontracté possible. Je ne suis pas stressé par le public mais pour moi, les changements de repères comme le son ou l'espace peuvent être très déstabilisants donc j'ai dû faire des dizaines de compétitions pour m'y habituer.
Qu'aimes-tu le plus dans le karaté ?
D'abord les valeurs transmises : le respect de l'autre, de soi, l'humilité et le travail. L'envie de me dépasser est mon moteur principal. Cela m'a permis de m'intégrer aux autres qui n'avaient pas forcément de handicap. Le karaté a été une réelle école de vie pour moi. Ces valeurs m'ont aidé à grandir. D'un côté plus "concret", j'aime cette pluralité de techniques que l'on trouve dans le Kata : la recherche de la perfection dans le mouvement, la précision, une dualité entre la force et la finesse. Il faut avoir à la fois un mental de boxeur et de danseuse étoile.
Que peux-tu nous dire sur toi, en dehors du sport ?
Je suis actuellement étudiant en STAPS option "Activité Physique Adapté" (APA) mais j'aimerais davantage me diriger vers la recherche, et plus précisément dans l'ergonomie et la performance dans le handisport. À part ça, même si j'ai peu de temps entre les études et le sport, j'adore la musique. Je joue de la batterie et du piano et dès que je peux, je compose avec des amis. J'aime aussi développer mes connaissances dans de nombreux domaines comme les sciences.
|
|
|
crédit photo : CDOS 83
|